Deux jours à tuer

Synopsis

Antoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l'argent. Mais un jour, il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis. Que s'est-il passé chez cet homme pour qu'il change si étrangement de comportement ?



Mon avis

Ca faisait un moment que j’entendais du bien de ce film, j’étais donc ravie de pouvoir enfin le voir.

Ce n’est pas forcément un film facile à regarder, mais je ne regrette vraiment pas de l’avoir vu.
Il est intense, dérangeant, difficile, triste, je pense qu’il est de ceux qui, quoi qu’il arrive, ne peuvent pas laisser le spectateur totalement indifférent.
Une bonne partie du film est assez difficile et troublante, à cause de ce personnage si poignant, si dérangeant. Il est difficile de le suivre dans sa vie alors qu’à première vu, on le trouve vraiment antipathique.
D’un côté on essaie de comprendre pourquoi il agit comme il le fait avec son entourage, et parfois, c’est presque jubilatoire de le voir dire leur 4 vérités à tous et de tout envoyer promener. Mais en même temps, il est vraiment détestable, et rien n’excuse son comportement, ce qui fait qu’on peut avoir un peu de mal à adhérer au film.
Et puis, finalement, le film nous prend aux tripes, et son personnage avec lui, petit à petit, jusqu’au dénouement (où à la fois, on comprend, et on se pose encore plus de questions).

La fin m’a parue un peu abrupte, parce que le film est assez court et que l’on n’a pas le temps de la voir venir, mais finalement, je ne suis pas sûre qu’il y aurait eu plus à dire. De plus, développer davantage aurait sans doute rendue le film franchement larmoyant, donc c’est sans doute mieux ainsi.

Côté réalisation, pas grand-chose à dire, c’est très réussi. L’histoire est bien menée, et visuellement, c’est très bien aussi, on a même droit à de magnifiques paysages en prime.
Jusqu’ici, je crois que je n’avais vu que deux film de Jean Becker : « La tête en friche » et « Elisa », deux films que j’avais beaucoup aimé également. Je trouve qu’ils ont tous en commun une simplicité et à la fois une intensité d’émotion qui les rend très fort.

Le choix des interprètes est une fois de plus parfait.
A commencer par Dupontel bien sûr, un acteur que j’apprécie particulièrement et qui, une fois de plus, confirme son très grand talent.
J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à retrouver Marie-Josée Croze et Pierre Vaneck, deux excellents acteurs.

Pour conclure, je dirais que malgré (ou grâce ?) à une première partie du film assez dérangeante et déstabilisante, « Deux jours à tuer » est un film très fort et émouvant, de ceux qui ne nous quittent pas très vite après le générique de fin, mais poursuive leur chemin dans nos questionnements bien après.